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5 juin 2015 5 05 /06 /juin /2015 10:30

Appelons-la Muriel. Elle entre 22 ans et 28 ans et se cherche (c'est un euphémisme). Elle est aussi très adolescente dans ses réparties abruptes et ses idées préconçues. Elle lit beaucoup, c'est-à-dire tous les livres de développement personnel qu’elle trouve. Mais elle se désole de n’en pas dépasser les premiers chapitres.
Je pourrais lui dire que c'est normal, que dans leur majorité, ils sont mal écrits (ou mal traduits), quand ils ne sont pas tout simplement de la bouillie pour chat : mélange de truismes et d'évidences, de phrases vraies dans tous les cas.

Exemples : Si commencer est facile, finir l’est moins. En effet, il n’est pas rare que la volonté qui nous a animés au début perde en intensité avec le temps...[...] bien sûr si l’entourage peut nous inciter à aller de l’avant, il est aussi en mesure de briser nos rêves. [...] Pour y faire face, la confiance en soi est capitale. [...] Etc.

Certes, tout ça n'est pas faux et montre la grande connaissance du sujet par son auteur. Mais est-il nécessaire de publier un nouveau livre pour dire ÇA ? (Oui, parler du Ça serait sans doute plus utile ; mais pas pour ma lectrice...)

Non, le vrai problème de ma lectrice est que la réponse à son mal-être ne se trouve pas dans les livres. Bien entendu, parfois, un livre est un passeur, ou une invitation. Je me souviens des Mots pour le dire de Maria Cardinal ; ou peut-être du Loup des steppes, de Herman Hesse, ou de son Siddhartha.

Changer, c'est dans la relation que cela se fait. La relation, l'échange, la réflexion accompagnée, au risque bien entendu de se confronter à ce qui résiste en soi, de croyances, de mécanismes de défenses, etc. On change pour aller mieux, pour s'accomplir, pour dépasser ses blocages ; on change par remaniements internes, par déplacement des points de vue internes, sur soi, sur l'autre, sur ses angoisses... Mais tout cela passe par une rencontre, fut-elle d'inconscient à inconscient, fut-elle sur le plan symbolique.

Non, les livres de développement personnel sont une bonne excuse pour rester en deçà du voyage intérieur.

Mais Muriel ne le sait pas, et ne peut le comprendre. Car elle n'est pas prête à changer.

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 15:08

Ils ont entre 18 et 66 ans. En gros.

On ne les voit pas, semblables à nous, anciens nous-mêmes, futurs nous-mêmes,

ou même, nous-mêmes nous-mêmes.

On les appelle DELD (demandeurs d'emploi de longue durée) ou les sans-emploi ; ce pourrait être les vacants, les sans statuts ; assez souvent, les sans argent.

Ils sont précaires. Intérimaires. CDDistes.

(C'est moins bien que citroëniste, mais pas incompatible.)

 

Leurs projets se font rares et petits. 

Les angoisses se font plus lourdes.

Les dignités se défont.

Les ranceurs se renforcent, ou les désespérances.

 

Leurs dents se déchaussent, Madame Trier***, c'est vrai. 

On compte ses sous. Cela est aisé, il n'y en a pas trop.

 

Les projets pour les enfants sont plus difficiles à financer.

Les inégalités se creusent.

Seul bonheur : le fisc finit par vous ignorer.

(Nous plaindrons néanmoins le RMIste qui a hérité d'une maison à l'île de Ré.)

 

En fait, on leur vend mal les attraits de la Roumanie

(voire des Roumaines, pour les hommes jeunes).

On dit pourtant que l'expatriation est un booster de carrière.

 

Certes, ils sont sans beaucoup de qualifs.

Ou déclassés. Ou trop vieux (il est vrai que les anciens sentent mauvais).

 

Mais c'est la France, Monsieur. 

Et l'on s'en fout depuis trente ans.

 

Détrompez-moi ?

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 16:35

Pour aujourd'hui, je fais paresseux.

 

Excellent article de Pierre Hallet, imaginant un futur proche (2030) où nous aurions tous une traduisette.

Plus de souci pour comprendre qui que ce soit à travers le monde.

NB : amis des postiers, vous souffrirez.

 

http://www.langue-fr.net/spip.php?article131

 

 

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 22:50

Elle a bientôt quatre ans. Elle marche avec sa  (jeune) grand-mère. « Tiens, un jaunier ! »

La grand-mère reste perplexe.

 

Un peu plus loin : « Ah ! Encore un jaunier ! »

 

Effectivement.

Là, s'étale un rosier ; aux fleurs jaunes.

 

 

 

 

Imparable.

 

 

 

 

 

 

 

 

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  • : Un blog voué à l'écrit, à l'orthographe ; à la formation ; au souffle, à la simplicité.
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  • Étienne Magnin
  • SupAgro Montpellier, Iface. 69 ans. 
Formateur-consultant depuis 1989. Une thématique : les mots, le sens, la transmission.
Deux livres publiés chez Gereso.
  • SupAgro Montpellier, Iface. 69 ans. Formateur-consultant depuis 1989. Une thématique : les mots, le sens, la transmission. Deux livres publiés chez Gereso.

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