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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 10:20

Ce que l'on peut attendre d'une formation tient en deux propositions.

  • Savoir ou savoir faire (et savoir y faire, ce que d'aucuns appellent savoir-être) : d'abord, on veut acquérir des connaissances ou des habiletés qui nous permettent d'être plus performant dans ce que l'on fait.  
    Une bonne formation modifie positivement nos capacités cognitives et procédurales ("les pratiques").
  • Être valorisé : ensuite, on attend que ce passage avec un formateur et d'autres participants nous raffermisse dans l'image que l'on a de soi. Une bonne formation est une formation qui vous conforte dans vos capacités sociales et dans votre estime de soi.

Pour faire bref, une bonne formation nous laisse repartir avec un enthousiasme renouvelé pour la vie.

 

[Dieu, que penser m'épuise !]

 

[Et pour rebondir sur cet épuisement qui me laisse savourer l'enthousiasme par l'intellect plutôt que de m'en laisser envahir, alors qu'il fait beau, que les premiers signes de l'automne arrive sur ma terrasse, j'ai une pensée pour tous les enfermements dont certains de mes contemporains souffrent : suspicion, pingrerie, ratiocination, égotisme...
Mais aussi, enfermements plus nocifs pour soi, les angoisses, inhibitions, entraves au désir, mécanismes d'échecs, répétitions, toutes ces choses du mental qui vous épinglent, vous clouent, vous broyent. 

 

Exemple de nocivité : avoir du mal à ressentir les bonnes choses de la vie ; ne pas entendre quand l'on vous indique vos qualités.

 

Exemples d'apprentissages douloureux à celui pour qui c'est inhabituel :

  • apprécier ce qui est bon pour soi, le goûter, le savourer ; 
  • se sentir  heureux quand on vous félicite ;  
  • dire merci pour cela ; 
  • être bienveillant pour soi ; 
  •  s'aimer, accueillir le petit enfant que l'on a été...

 

Ah, certes, ce n'est pas toujours évident de laisser partir autrui avec  un "enthousiasme renouvelé pour la vie". 

 

 

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 17:54

(Se) Former, c'est viser une prise de conscience. On souhaite qu'un individu rencontre tout d'un coup ce qu'il en est d'un fragment de réalité : qu'il s'agisse de la notion de limite mathématique, de l'organisation des dossiers dans un disque dur, ou de la différence entre former et enseigner, il faut qu'à un certain moment les savoirs ou les ignorances passés laissent la place à une nouvelle compréhension.

 

C'est l'effet "Aha", dont je dois le concept à Charles Hein, fin pédagogue et experts des questions de formation en Afrique et aux USA pendant quarante ans. On peut aussi l'appeler l'effet "Eureka", ou "Je comprends maintenant".

Ajout du 8 mars 2019 : chez les Anglo-saxons, le "AHA moment" est bien documenté. Exemple dans le dictionnaire Webster.

 

À ce sujet, Piaget avait développé la notion de conflit cognitif. Si vous voulez en savoir plus, lire quelques éléments parus dans http://tecfa.unige.ch/staf/staf-k/cadillo/staf17/module7.htm). Attention, c'est du lourd !

J'en retiens une idée-princeps : « le rôle fondamental du formateur n'est plus comme dispensateur de connaissance mais comme médiateur, ou catalysateur, du processus d'apprentissage.» (Bourgeois et Nizet (1999)

Aha ! aha !

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 17:39

La formation, on le sait, est une triple rencontre. Une personne [ci-après désignée l'apprenant] vient en formation avec son besoin, et va rencontrer à la fois ses manques et ce qui va la changer, c'est-à-dire un savoir nouveau. Plus éphémèrement, elle rencontre par ailleurs d'autres personnes, dont un animateur, qui serviront de catalyseurs, de guides ou de compagnons de voyages.

 

De son côté, le formateur rencontre un groupe, sa dynamique et ses individualités ; il se réjouit des découvertes et des enthousiasmes, et veille aux découragements éventuels. ["Les siens ?" suspecteront les esprits chagrins, que nous vouons définitivement aux Gémonies*. "Attention à la marche", leur signalons-nous charitablement.]

 

Mais ensuite, que se passe-t-il ? Charles Hein, déjà cité dans un autre post, parlait de l'effet "Ha aah". (Voir L'effet "Ha aah").

 

Oh, alchimie des apprentissages...

(Là, je suis obligé de citer un autre sage, C. Eloy : "Apprendre, c'est entrer, sans y être invité, presque par effraction, dans le détail des processus et des procédés.")

 

 

*Gémonies : « Escalier au flanc du Capitole sur lequel on exposait les cadavres des suppliciés avant de les traîner jusqu’au Tibre. » 

 

 

 

 

 

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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 22:17

J'ai demandé à deux amis de m'écrire ce qu'est, selon eux, « Apprendre ».

 

Ils m'ont donné deux  définitions ; vous m'en trouverez d'autres, j'en suis sûr. 

 

  • Apprendre, c'est se mettre au niveau des gens pour pouvoir les élever.
  • Apprendre permet de découvrir le monde.

A bientôt ?

 

Voici ce qui est venu :

  • Apprendre, c'est entrer, sans y être invité, presque par effraction, dans le détail des processus et des procédés.
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30 juin 2012 6 30 /06 /juin /2012 10:44

Je dis Merci à Patrick de nous proposer un rappel de la "technologie" de la PPO (pédagogie par les objectifs). 

http://formations-actives.com/?p=936 

 

Je soupçonne toutefois cette technique – que j'utilise depuis 20 ans – d'être contraire à l'intuition.

 

D'abord, je connais peu de formateurs en parler sans erreurs, a fortiori les formaliser. 

Exemple 1 : les OF (Objectifs de formation) et les OP (Obj. pédagogiques) sont toujours rédigés avec des verbes d'action. Or, combien de fois verrons-nous «faire prendre conscience», «appréhender» ?

 

Exemple 2 : Les OF et les OP sont rédigés du point de vue de l'apprenant. Alors, pourquoi écrire :  "Apporter aux apprenants les connaissances et savoir-faire nécessaires à cette amélioration" ?

 

Ensuite, le client est souvent réticent à l'utilisation de formules lourdes comme "Traiter les rachats partiels". Il préfère "Les rachats partiels". 

 

Enfin, le choix du verbe d'action est source de questionnements byzantins. Choisira-t-on "Situer", "Identifier", "Repérer"... quand en définitive on s'aperçoit que l'objectif réel, mais inexplicitable, est en fait : "Supporter la batterie de PowerPoint que va faire défiler l'animateur avec de fantastiques animations" ?

 

La formation est un art difficile.

Seul demeure pertinente la recherche de l'effet "Ah, ahaa" que m'a révélé feu le révérend Charles Hein, fin connaisseur de la pédagogie, qu'il a supervisé plus de cinquante ans dans des programmes d'éducation au Togo, au Kénya et au Congo.

Ce sera pour un autre blog (ici : L'effet "Ha aah" ).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  • : Un blog voué à l'écrit, à l'orthographe ; à la formation ; au souffle, à la simplicité.
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  • Étienne Magnin
  • SupAgro Montpellier, Iface. 63 ans. 
Formateur-consultant depuis 1989. Une thématique : les mots, le sens, la transmission.
Deux livres publiés chez Gereso.
  • SupAgro Montpellier, Iface. 63 ans. Formateur-consultant depuis 1989. Une thématique : les mots, le sens, la transmission. Deux livres publiés chez Gereso.

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